Au Mali, les discussions entre les émissaires de la CEDEAO et la junte au pouvoir, à Bamako, n’ont pour l’instant rien donné. Les deux parties se sont séparées sans parvenir à un accord sur les conditions d’un transfert du pouvoir aux civils.
La junte au pouvoir depuis une semaine au Mali et les émissaires ouest-africains se sont séparés hier sans accord. Le consensus devrait porter sur les conditions d’un retour des civils à la tête du pays en pleine tourmente. Les émissaires doivent à présent rentrer rendre compte de leurs trois jours de discussions à la Communauté des Etats ouest-africains (CEDEAO).
La durée de la transition, principal point de désaccord.
Le principal point de désaccord entre la junte et la médiation de la CEDEAO porte sur la durée de la transition. Dans un premier temps, la junte avait proposé trois ans, comme base de discussion. Ce lundi, elle a proposé deux ans de transition.
La médiation de son côté, selon le ministre nigérien des Affaires Etrangères qui a été très actif dans les négociations, souhaite entre sept et douze mois. Kalla Ankouraou, Ministre nigérien des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine explique que la CEDEAO milite pour une transition courte.
« Ils ont déjà proposé deux ans, ce matin. Nous trouvons que c’est trop. […] Nous considérons que c’est une avancée, mais nous leur disons de faire encore des efforts et ils ne refusent pas. Ils disent qu’ils vont réfléchir », a-t-il laissé entendre.
Les divergences sur l’architecture du gouvernement de transition
Quelques divergences subsistent sur l’architecture du gouvernement de transition. Pour la délégation de la CEDEAO, il serait souhaitable qu’un civil ou bien un militaire à la retraite dirige la transition. Mais, la question est restée en suspens.
Selon le Colonel-major Ismaël Wagué « Nous avons eu des échanges par rapport à la transition, à l’équipe de transition, au président de transition, au gouvernement. ». Il ajoute que « Rien n’est arrêté. Rien n’est décidé. Nous, à notre niveau, l’architecture finale de la transition sera discutée et définie entre nous ». Il a, enfin, fait déclaré ceci : « Nous avons exigé, au regard des efforts qui ont été faits, qu’ils voient aussi comment lever les sanctions ».
Toutefois, la CEDEAO quitte le Mali avec un espoir, 24 heures avant la réunion de mercredi prochain des chefs d’États de la CEDEAO par visioconférence.
Néanmoins, la délégation quitte avec un résultat à saluer. Il s’agit de l’obtention de la libération d’IBK. Ayant affirmé ne plus être intéressé par le pouvoir, il va être, en principe, bientôt libéré. La junte en a parlé. Elle a également demandé la levée des sanctions contre le Mali.
Il faut rappeler que la délégation de la CEDEAO a réaffirmé ne rien imposer aux Maliens à qui revient la décision finale. Pour la délégation, c’est de faire comprendre le protocole qui s’applique en cas de situation anormale.