Une forte délégation gouvernementale s’est présentée ce mardi devant l’Assemblée nationale lors d’une session extraordinaire. Avec, en pôle position, le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds COVID-19, les ministres ont assisté à la séance afin de répondre de vives voix aux préoccupations qui taraudent l’esprit de tous.
En effet, le rapport définitif de la Cour des comptes rendu public a suscité critiques et indignations au sein de l’opinion publique. Le sujet fait couler l’encre et d’ailleurs dans les spaces sur Twitter, ça ne parle que de ça.
Devant la représentation nationale, quelques membres du gouvernement ont pris la parole afin d’éclaircir les insuffisances relevées par la Cour des Comptes. Nous revenons sur trois surprenantes déclarations qui ont retenu l’attention des internautes.
Même si je suis un apprenti voleur, je ne vais pas commander un logo à 15 millions, le ministre Yark
Parmi ceux qui ont pris la parole, le ministre en charge de la Sécurité. Le Gal. Damehame Yark a tenu à corriger certaines informations qui circulent dans l’opinion, notamment sur la question du logo à 15 millions (eh). Le ministre a donné les raisons qui ont conduit à un certain nombre de choses et à exprimer son regret.
« Même si je suis un apprenti voleur, je ne vais pas commander un logo à 15 millions. La conception du logo a coûté 150.000 francs CFA et le monsieur nous a livré des T-shirts et d’autres articles. C’est l’ensemble qui a coûté 15 millions. Je ne vais pas protester, mais je vais attirer l’attention de la cour. Il fallait demander la facture et situer les gens« , a-t-il expliqué.
’17.500 personnes inéligibles ont reçu Novissi’, Cinna Lawson
La gestion du programme Novissi fut également pointée du doigt dans le rapport de la Cour des comptes. La ministre des Postes et de l’économie numérique, Cina Lawson, dont le département a géré ce programme, s’est exprimé sur le sujet. Elle a d’abord retracé le mécanisme du programme Novissi, son système financier et ses différentes phases, avant de faire savoir qu’à aucun moment, l’argent n’a quitté le giron de l’État.
Cependant, elle regrette le fait que certains demandeurs inéligibles ont reçu l’aide à cause d’une erreur de configuration.
« Concernant le paiement des personnes non éligibles relevées par la Cour des comptes, lors du lancement de la plateforme le 8 avril 2020, il y a eu une erreur de configuration. Quelques professions qui, au lieu d’être désélectionnées, ont été laissées. Il s’agissait d’écoliers, de retraités, d’étudiants. Le soir même, on se rend compte qu’on a commis une erreur et on reconfigure. Mais il y a 17.500 personnes qui ont pu s’inscrire et ces personnes ont bénéficié d’une tranche de 5.250 francs ou de 6250 francs, selon qu’ils soient hommes ou femmes », a-t-elle indiqué.
Sani Yaya : ‘ le ministre Adedze n’a pas vu les 8 milliards’
Le ministre affirme, lors de la session parlementaire, ne pas être surpris par les commentaires qui ont circulé à la suite de ce rapport relativement à de 31.500 tonnes de riz de sécurité.« Parfois, quand je vois certaines choses qui circulent, je me dis que c’est dû à un problème de communication », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que son collègue en charge du commerce n’a pas vu la couleur des 8 milliards de francs CFA utilisés pour payer ce riz.
Le ministre de l’Économie et des Finances a donné plusieurs explications à cet effet, mais comme il l’affirme d’ailleurs, ‘tout le monde ne peut pas lire ce rapport et le comprendre‘. Comprenez que, nous aussi, on pourra tout ramener, mais vous n’allez pas tout saisir. Retenez au néanmoins ceci :
Le gouvernement n’intervenait dans le secteur du riz ou de l’engrais que par des subventions. Mais au temps fort de Covid-19, a-t-il expliqué, il n’y avait plus de navire, ni d’opérateur économique. « En-tout-cas, aucun n’avait plus la capacité logistique de commander ni du riz, ni de l’engrais dans le timing qu’il faut pour pouvoir constituer un stock de sécurité pour le pays », a-t-il ajouté.
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Devant cette situation, a-t-il poursuivi, l’État a décidé de jouer son rôle protecteur régalien en commandant du riz pour toute la chaîne commerciale nationale. C’est dans cet ordre d’idée que souligne le ministre, 31.500 tonnes de riz ont été commandées avec 8,6 milliards.
L’objectif, c’était d’assurer la disponibilité du riz durant toute l’année, d’éviter la flambée de prix, mais sans rompre la chaîne d’approvisionnement et dans le même temps maîtriser les prix au profit de la population, rapporte nos confrères de Global Actu.
Ces éclaircissements n’ont pas manqué de susciter la réaction des élus du peuple. Pour sa part, la présidente de la représentation a salué le sens de responsabilité, le respect et la protection de la vie humaine dont a fait preuve du gouvernement pendant la période de crise. Pour elle, c’était une période où il fallait faire preuve de stratégie et de célérité
« Même si on peut relever quelques insuffisances dans le rapport d’audit, l’essentiel est d’avoir sauvé des vies humaines. Il est extrêmement important de le noter et de témoigner toute sa gratitude au Dieu créateur« , a-t-elle indiqué.